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L’analyse transactionnelle (AT) est au départ une forme de psychothérapie. Mais c’est aussi une théorie de « psychiatrie sociale » (selon les mots de son concepteur) parce qu’elle propose d’étudier le psychisme des personnes en analysant leurs relations sociales. Elle tire d’ailleurs son nom du mot « transaction » qui, en anglais, désigne un échange, verbal ou pas. On a souvent qualifié cette approche de « version populaire de la psychanalyse ».

Les analystes transactionnels expliquent les dysfonctionnements, les comportements inadéquats, les maladies psychosomatiques et même les névroses et les psychoses par des notions de « décisions précoces » et de « scénarios de vie ». Dès l’enfance (de 3 ans à 8 ans), on ferait nôtres des décisions, des renoncements et des « choix douloureux ». On se créerait ainsi des « scénarios de vie » plus ou moins permanents. On ferait cela parce que, à cet âge, on dispose de ressources et de moyens d’action nécessairement réduits. Ces scénarios serviraient de mécanismes de défense ou de solutions de moindre mal devant les pressions de l’entourage ou des situations adverses.Afficher l'image d'origine

Plus tard, après avoir développé d’autres dimensions de sa personnalité et acquis de nouvelles compétences, on pourrait réévaluer ces décisions et faire les modifications nécessaires pour mieux s’épanouir. Cela demande toutefois de prendre conscience de ses décisions précoces et de ses scénarios de vie. C’est, entre autres, ce que propose l’analyse transactionnelle.

L’approche est utilisée en travail psychothérapeutique auprès d’individus, de couples et de familles. Diverses disciplines, comme le travail social, l’éducation et le développement organisationnel, font appel à l’analyse transactionnelle. On l’utilise notamment comme outil de formation continue ou pour désamorcer des crises qui cachent des problèmes de communication.

À quel moi parles-tu ?

Analyse transactionnelleLe concept de base de l’analyse transactionnelle est celui des 3 états du moi, formés au cours de la petite enfance et qui constituent la structure de toute personnalité : ce sont le Parent, l’Adulte et l’Enfant. On les représente généralement par 3 cercles superposés. Tous les 3 sont aussi importants l’un que l’autre. Ce qui se passe dans nos rapports interpersonnels et dans nos vies dépend en grande partie de l’état du moi à partir duquel nous agissons, dans telle ou telle situation.

  • L’état Enfant est celui d’où provient notamment la créativité, le jeu, l’intuition, les pulsions et les sentiments. S’il peut être spontané, intuitif et créateur, l’Enfant peut aussi être capricieux, rebelle ou soumis.
  • L’état Parent, pour sa part, est responsable, réconfortant et protecteur. Il représente le sens éthique et les normes, ce qui constitue la base du respect de soi et d’autrui. Il est « civilisé », mais peut être critique, dévalorisant et contraignant.
  • Quant à l’état Adulte, il sert de fonction équilibrante entre le Parent et l’Enfant, sachant quand lâcher du lest à l’un ou à l’autre. Il évalue, réfléchit et fonctionne de manière rationnelle en fonction de la situation du moment. L’état Adulte est un genre d’ordinateur : il n’est ni négatif ni positif.
  • Dans le cas d’un psychisme « idéal », chaque état occupe la bonne place au bon moment. Par exemple, si à l’intérieur d’une personne le Parent peut poser des limites à l’Enfant, cette personne pourra s’éclater dans une fête sans pour autant perdre la tête. Ou elle pourra énoncer des idées originales, voire farfelues, dans une réunion de travail sans que le Parent muselle l’Enfant.

Mais il arrive souvent que l’un des états soit atrophié, ou trop omniprésent, ou qu’il ne comporte que sa dimension négative. Si l’état Adulte est « contaminé » par certains aspects du Parent ou de l’Enfant, la personne n’aura pas accès à ses pleines ressources « adultes ». Des personnes peuvent être « figées » dans un état particulier. Certaines seront toujours renfrognées, comme le Parent critique, par exemple. D’autres réagiront inexorablement de la même façon, peu importe que cela soit approprié ou non (en éternel Enfant soumis, par exemple).

Lorsque 2 personnes échangent entre elles, une grande variété de « transactions » peuvent avoir lieu. Cela dépend de l’état d’être à partir duquel chaque personne s’exprime; de l’état d’être auquel on croit s’adresser; et de l’état d’être réel de la personne qui répond. Les échanges parallèles ou complémentaires ne créent généralement pas de conflits : par exemple lorsque le Parent parle à l’Enfant et que l’Enfant répond au Parent; ou lorsque le Parent s’adresse au Parent qui répond en Parent. Mais cela ne signifie pas nécessairement que ces échanges sont sains.

Les malaises psychiques, les conflits et les ruptures surviennent lorsque les transactions sont croisées : par exemple, un Adulte demande une information factuelle à l’autre Adulte qui, se pensant pris en défaut, réagit plutôt en Enfant soumis à un Parent. Les possibilités de transactions croisées sont considérables et donnent lieu à toutes sortes de frustrations, de malentendus, de manipulations… Sans s’en rendre compte et sans comprendre ce qui pousse l’autre à réagir d’une telle façon, les gens sont donc très souvent engagés dans des transactions dysfonctionnelles.

À ces notions de base, beaucoup plus complexes que ce résumé ne le laisse deviner, se greffe une foule de concepts susceptibles de révéler le psychisme de l’individu. Mentionnons les transactions à double fond (avec degré apparent et degré caché); les stratagèmes (games) qui sont des transactions truquées en vue d’un bénéfice; les échanges de signes de reconnaissance, réussis ou pas; les rôles dramatiques (persécuteur, sauveteur, victime); les scénarios de vie et les contre-scénarios, etc.

Prendre la responsabilité du changement

Élaborée par le psychiatre Eric Berne (1910-1970) au cours des années 1950, l’analyse transactionnelle s’appuie sur une prémisse incontournable : chaque personne est « fondamentalement correcte », elle a de la valeur, de l’importance et de la dignité, et elle a la capacité de penser et de choisir. Cela situe l’approche dans le courant de la psychologie humaniste.

Eric Berne a beaucoup insisté sur la responsabilité de la personne dans la mise en place de son histoire de vie et dans sa capacité à changer. Il croyait qu’avec une aide compétente, toute personne peut retrouver ses capacités originelles, qui n’attendraient que d’être délivrées des interdictions créées par les scénarios qu’elle a construits. Berne souhaitait permettre à ses clients de dépasser la souffrance psychologique et d’atteindre une maturité qui se caractérise par une grande capacité de conscience, d’autonomie et de spontanéité.

Il s’agit ici d’aider le client à :

  • prendre conscience de ses comportements;
  • revoir dans quel contexte (généralement familial ou culturel) les attitudes problématiques ont été adoptées;
  • prendre la décision de se reconstituer des frontières interpersonnelles saines;
  • organiser de façon intégrante les divers éléments de sa vie émotionnelle, intellectuelle et relationnelle, pour avoir une existence plus satisfaisante dans le présent.

    

 

DIDIER SCHEDID

PSYCHOTHÉRAPIE PSYCHOLOGIE AIX-EN-PROVENCE

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